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Introduction
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Lorsqu'en 1995 les femmes présentes à Houairou et à Beijing travaillaient sur ce qui est devenu la Section J : Femmes et Médias de la Plate-forme d'action de Beijing, une révolution dans les communications pointait déjà à l'horizon. L'inclusion des communications en tant que domaine critique d'intervention pour les femmes a été un moment charnière, et l'importance de cet enjeu a été confirmé par six années de changements massifs dans les médias à travers le monde, des changements qui, selon la déclaration du caucus Femmes et Médias, « sont porteurs d'un potentiel énorme, autant positif que négatif, pour faire avancer ou bloquer l'avènement d'un ordre plus juste et équitable entre les genres ».

Le processus de suivi Beijing+5 nous a donné l'occasion d'analyser ces changements, d'étudier la manière dont ils se déploient et la place accordée aux femmes dans le nouveau paysage médiatique. La première étape a été une recherche internationale, coordonnée par Isis International-Manila pour WomenAction, et dont l'objectif était la publication d'un rapport alternatif mondial sur les femmes et les médias à l'occasion de la 44e Commission sur le statut des femmes (CSW) de l'ONU (New York, 28 février-17 mars 2000). L'information et les communications – les médias – sont encore des enjeux relativement nouveaux pour les femmes. En publiant ce rapport alternatif, nous espérions permettre aux femmes et aux gouvernements de se familiariser avec les principaux enjeux relatifs à la Section J dans une perspective mondiale: les gains depuis Beijing, les lacunes dans la mise en œuvre des recommandations de la Plate-forme d'action, les obstacles, les tendances et nos recommandations. Produit en février 2000, le rapport Évaluation parallèle de l'application de la Section J, Femmes et Médias, du Programme d'action de Beijing, établie à partir des rapports ONG était le document principal de lobby du Caucus Femmes et Médias. Distribué largement à la CSW de l'ONU et par Internet, l'Évaluation parallèle a jeté les bases du présent ouvrage et s'y trouve annexée.

À l'automne 2000, le Centre de documentation sur l'éducation des adultes et la condition féminine (CDEACF) recevait le mandat de coordonner la dernière activité menée par WomenAction autour du processus de suivi de Beijing. Cette activité, une vaste recherche, est à l'origine de ce livre.

Le livre comporte deux sections. La première, Images locales, identités globales : Le rapport mondial des ONG sur la Section J de la Plate-forme d'action de Beijing, fait suite au premier rapport. Nous y avons incorporé les résultats du suivi de Beijing et d'autres analyses régionales et mondiales afin que l'ensemble forme un rapport plus complet. Partant de l'expérience acquise par l'équipe qui a dirigé le premier rapport, nous avons choisi cette fois une approche qui est à la fois différente et complémentaire. L'Évaluation parallèle était rédigée dans une perspective mondiale, pour servir de document de lobby à l'intérieur d'un processus onusien. Ce livre a aussi une portée mondiale de par ses sources – des rapports réalisés par des femmes d'Argentine, du Kenya, des Philippines, du Sénégal, de l'Afrique du Sud, de Tunisie et du Royaume-Uni – mais à la différence de l'Évaluation parallèle, il présente un rapport pour chaque région. Les femmes de ces régions ont ainsi de la place pour exprimer leur réalité dans leur voix. Par souci de synthèse, nous avons adapté et raccourci les rapports originaux. Ces derniers sont disponibles en version intégrale sur le site de WomenAction (http://www.womenaction.org).

La réalisation de ce projet a été l'occasion de travailler de façon plus étroite avec des femmes que nous avons connues lors des activités de WomenAction pendant Beijing+5. Dans certaines régions, nous avons pu établir de nouvelles relations en collaborant à une recherche régionale – ce fut le cas en Afrique, où APC-Africa-Women et FEMNET ont mis leur expertise et leurs réseaux à la disposition de la coordonnatrice régionale. Dans d'autres cas, nous avons pu connaître de nouveaux groupes dans des régions où nous avions peu de contacts; c'est le cas de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, où nous avons eu le plaisir d'accueillir deux groupes au sein de notre équipe: le Centre de la Femme arabe pour la formation et la recherche (CAWTAR, Tunisie) et l'Arab Media Women Centre (AMWC, Jordanie).

Découvrir de nouveaux groupes et de nouvelles initiatives, tel est le propos de la deuxième section du livre. Afin d'identifier les meilleures pratiques et stratégies que les femmes ont développées dans cinq domaines ( les contacts avec les médias, la promotion, la surveillance des médias, les codes et standards et les nouvelles technologies de l'information et de la communication), les équipes de coordination de WomenAction ont fait circuler un questionnaire dans leur région et, grâce à Internet, parfois bien au-delà de ces limites. Un recueil incluant quelques-unes de ces réponses forme la section Nouvelles voix, nouvelles images : les meilleures pratiques des femmes à travers le monde. On y trouvera plus de quarante pratiques parmi les plus remarquables, innovatrices et, espérons-le, reproductibles. Ces pratiques vont du concours « Femmes: images et témoignages » (Amérique latine) à la stratégie « d'envahissement médiatique » des Pénélopes (France), à l'équipe Global Women´s Media Team, pour ne mentionner que celles-là. Le choix de ces meilleures pratiques a parfois été déchirant, mais il nous a permis d'apprendre une des leçons les plus précieuses et encourageantes de la production de ce livre : que partout dans le monde, les femmes font des choses étonnantes dans le domaine des médias.

La recherche présentée dans ce livre nous donne ainsi une vue d'ensemble sur la question "femmes et médias" à travers le monde. En publiant ce livre simultanément en trois langues (en français, en anglais et en espagnol), nous donnons à des femmes de différentes régions un accès aux connaissances et aux expériences de leurs consœurs sur d'autres continents et dans d'autres cultures. En tant qu'organisme francophone d'Amérique du Nord, le CDEACF tient à rendre l'information accessible dans plusieurs langues, et cette priorité est partagée par WomenAction. Si nous avions pu le faire, nous aurions publié ce livre dans chacunes des langues parlées par les femmes !

Nous espérons que la publication de ce livre marquera non pas la fin de notre démarche, mais le début de contacts élargis pour les femmes travaillant sur la question des médias. C'est dans cette optique que nous publions à la fin de ce livre les adresses des groupes mentionnés dans la section portant sur les meilleures pratiques, de ceux mentionnés dans le rapport présenté dans la première section, ainsi que le nom de chaque groupe ayant participé à WomenAction à ce jour (personne-contact et adresse courriel). Ce répertoire, et la version Web, aidera les femmes qui travaillent dans divers domaines des médias, de l'information et des communications à entrer en contact avec d'autres femmes qui s'intéressent aux mêmes enjeux.

Sharon Hackett