Journal Quotidien No 4 9 juin 2000 WomenAction 2000 | Live @ the UNGASS!
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Ouganda - engagements politiques La Vice-présidente ougandaise Specioza Kazibwe a dit dans une table ronde sur les femmes et la participation politique qu'il n'y a pas d'indicateurs permettant de mesurer de faon statistique l'engagement de l'ƒtat dans l'avancement des femmes dans le domaine politique. Elle considère qu'il est important que les femmes travaillent dans le sphère locale pour demander des changements concrets dans leurs communautés. Elle a également dit que les femmes politiques ne devraient pas perdre contact avec les militantes de base; en restant en contact elles peuvent tenir compte des revendications de ces dernières dans l'élaboration de politiques publiques ayant une perspective sexo-spécifique.
Le traffic sexuel
Un rapport de l'UNICEF sur le trafic sexuel des enfants et des adolescent-e-s a montré que ce type d'exploitation des enfants a augmenté dans plusieurs régions du monde et tout particulièrement en Thailande, au Vietnam, au Népal, en Inde, au Mali, en Arménie et au Costa Rica. Plusieurs de ces enfants sont vendus aux trafiquants par leurs propres parents; d'autres doivent payer de leur travail des préts consentis ˆ leurs familles. Lors de la discussion en table ronde, des représentants ont affirmé que l'exploitation sexuel et l'esclavage tire son origine de la pauvreté, le manque de développement et la pénurie de l'éducation. De plus, le traffic sexuel des enfants est devenu une affaire lucrative pour le crime organisé ˆ travers le monde.
À l'extérieur et à l'intérieur, la Marche mondiale agit ! par Françoise David, Fédération des femmes du Québec
Nous sommes nombreuses ici à travailler activement au succès de la Marche mondiale des femmes contre la pauvreté et la violence. Beijing +5 est pour nous un moment très important en regard de nos revendications mondiales. Or, ce que nous voyons ici, c'est que de nombreux gouvernements hésitent à reconnaître les droits fondamentaux des femmes et même, pour plusieurs, leur refusent carrément le droit à l'égalité. Au moment où nous écrivons ce texte, le sort de « l'Outcome Document » n'est pas scellé. Nous espérons encore que les ONG réussiront à convaincre les gouvernements de s'engager résolument dans la voie de l'action et du changement en faveur des femmes. Aujourd'hui, plusieurs centaines de femmes ont manifesté à l'extérieur de l'ONU leur frustration devant la lenteur des négociations. Elles ont réclamé des mesures concrètes pour que cessent les discriminations, les violences et la pauvreté des femmes. Elles ont répondu avec enthousiasme à l'appel de la Marche mondiale des femmes et du « linkage caucus » qui ont organisé ensemble la manifestation. C'est ainsi que les femmes demeurent très actives dans le suivi des négociations tout en participant à des actions collectives. La force du mouvement des femmes réside dans cet alliage entre la rigueur de l'analyse, le lobby et l'action collective. La Marche mondiale contre la pauvreté et la violence faite aux femmes est un autre exemple de l'extraordinaire dynamisme du mouvement des femmes. Plus de 4500 groupes dans 155 pays participent au projet. Une campagne internationale de signature d'une carte d'appui est bien amorcée. Des marches nationales s'organisent dans une centaine de pays alors qu'ailleurs on parle d'activités locales ou régionales. Le 15 octobre prochain, nous nous retrouverons au premier rang de la marche américaine à Washington lorsqu'elle passera devant le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Le 17 du même mois, nous rencontrerons le Secrétaire général des Nations Unies, Koji Annan, pendant qu'un rassemblement international de femmes envahira les rues de New York. À travers cette démarche concertée d'éducation populaire et de mobilisation, des femmes du nord et du sud, de l'est et de l'ouest, apprennent à se connaître, travaillent ensemble et créent un vaste réseau de solidarité. C'est peut-être là notre gain le plus précieux. Informations : www.ffq.qc.ca
Editorial
Reflechissant sur l'atmosphere a l'ONU le quatrieme jour de la revue de Pekin, una delegee disait "une evaluation n'est pas une exercise facile". Les governements doivent admettre leurs defis ain des ONG se different par rapport au "Outcome document", selon l'issue et selon la personne. En imprimant ce journal, les supporters des droits des lesbiennes et gays, ont esperent que le document sera le premier document de l'ONU avec une reference specifique aux droits des lesbiennes et gays. L'Amnesty International s'inquiete parce que'elles craignent que'une manque de language sur les droits humains sera utilice commen une excuse pour les governements pour pas faire avancer le Platforme d'Action - meme si le document reconfirme l'engagement complet a la Platforme. Il y a une grande section sur HIV/SIDA et du language addressant les besoins des femmes hadicapees a ete ajoute. Il y a aussi des paragraphs sur des programmes de'information, y compris l'utilisation des nouvelles technologies, et la collection des statistiques divises par sexe, incluant des informations sur la situation des femmes indogenes. Voila - l'etat du "Outcome document" le quatrieme jour de la revue.
Cyberfemmes : Un canal de télé sur le Web
En 1999, le groupe de femmes français Les Pénélopes lançait un nouveau projet de télécommunication exploitant les nouvelles technologies. « Cyberfemmes » est alors devenu le premier programme féministe d'émission de télévision sur le Web. Chaque semaine, une émission interactive et multimédia traite de différents enjeux. Le canal a un « chat » ouvert au public qui permet d'intervenir directement et un « book » avec des textes et des images de référence. Toutes les émissions sont archivées pour permettre une écoute ultérieure. Cette activité de télé Web est accompagnée par une publication mensuelle intitulée « Femmes » qui analyse les questions internationales dans une perspective de genre. Dans leurs programmes de télé Web, les Pénélopes montrent la diversité et la richesse des activités développées par le mouvement des femmes du monde entier. Au cours de la Session spéciale de l'Assemblée générale de l'ONU, ce groupe de femmes très professionnel – membre de l'équipe de WomenAction 2000 – diffuse chaque jour des émissions sur différents enjeux, incluant les femmes et les conflits armés, la santé reproductive, la mondialisation, l'environnement et la sécurité alimentaire. Elles invitent des femmes de différents pays à discuter en direct. On peut aussi voir les émissions au café Internet du 2è étage du Church Centre. Les membres de l'équipe des Pénélopes présentes à New York sont Joelle Palmieri (coordonnatrice), Marina Galimberti, Michele Dessenne, Isabelle Massu et Dominique Foufelle. Pour plus d'information voir : www.penelopes .org Courriel : penelopes@penelopes.org
La programmation radio des femmes : une expérience en Asie-Pacifique par Mavic Cabrera-Balleza Manivanh travaille toute seule dans ses rizières, mais on dirait que cela ne la dérange pas. Sa radio transistor lui tient compagnie. De temps en temps, elle hoche la téte et murmure quelques mots, comme si elle tenait une conversation intense avec quelqu'un. Après avoir arraché les mauvaises herbes, elle va jeter un coup d'Ïil sur son buffle d'eau qu'elle a laissé en p‰ture dans les collines de sa ferme. Tenant sa radio dans une main, elle attache la béte ˆ un manguier sous lequel elle s'affaisse, elle aussi, comme pour prendre un petit répit, peut-étre pour déjeuner, mais elle ne mange pas. Elle sort plut(tm)t un petit bout de crayon et un cahier ratatiné. Elle écrit en écoutant attentivement sa radio. Plus tard, nous saurons que Manivanh Ç assiste È ˆ l'école sur les ondes de la Radio Nationale Lao. Manivanh est l'une de plusieurs femmes que nous avons rencontrées lors de nos recherches sur les émissions de radio des femmes en Asie et dans la région du Pacifique. Menée dans dix pays, cette étude a confirmé notre observation ˆ l'effet que, dans la région, comme c'est la radio qui atteint le plus de personnes. Malgré le développement fulgurant des technologies de l'information et des communications, la radio est encore l'un des médias les plus puissants pour la diffusion de l'information et pour l'éducation. Un facteur qui justifie sa popularité est le fait qu'en Asie-Pacifique, les gens ont plus l'habitude d'écouter que de lire, surtout parmi les populations pauvres qui ont un taux d'alphabétisation plut(tm)t faible. Il y a ainsi un grand besoin pour des initiatives de partage de l'information qui ne soient pas basées sur l'écrit tout en étant facilement accessibles. La radio est un média de masse unique. C'est une institution sociale qui a un ensemble de normes et de pratiques qui lui sont propres tout en voyant la portée de ses activités définie et limitée par la société dont elle fait partie. En plus d'étre un véhicule pour la diffusion d'informations vitales ˆ la plupart des sociétés, la radio fournit aussi une scène o se jouent plusieurs affaires de la vie publique. Pour le mouvement des femmes d'Asie et du Pacifique, la radio est plus qu'un simple outil d'information. Elle joue plus qu'un r(tm)le de soutien car elle est un puissant moyen de discuter des enjeux et de faire conna"tre les préoccupations des femmes. Elle permet de mobiliser les gens pour des actions de transformation sociale. Les données amassées dans dix pays, soit le Cambodge, le Laos, le Vietnam, la Tha•lande, les Philippines, la Malaisie, le Japon, le Fiji, les ëles Salomon et la Nouvelle-Calédonie, ont en commun des éléments révélateurs. Premièrement, le besoin de traiter de la question de la permanence. Le manque de ressources, particulièrement de ressources financières pour couvrir les cožts de production qui confrontent les femmes qui diffusent au Cambodge, affecte également celles du Japon. Après le financement, le manque d'informations est un problème fréquent. Comme nous travaillons dans le domaine de l'information, ce fait nous a frappées particulièrement. Ce problème est aussi réel en Indochine qu'aux Philippines. L'organisme philippin GABRIELA, qui produit depuis longtemps une émission pour femmes, témoigne de cette situation. Selon ce groupe, si elles ne s'impliquaient pas dans les campagnes, elles n'auraient pas assez d'informations pour produire leurs émissions. Ajoutez ˆ cela la question des langues. Malgré le fait que peu de pays d'Asie et du Pacifique parlent anglais, la majorité du matériel reu par les réseaux est en anglais. La radio nationale Voix du Vietnam intervient sur cette question en offrant une formation sur l'anglais ˆ tous leurs diffuseurs. L'autre préoccupation dans tous les pays étudiés est le manque d'occasions qu'ont les femmes diffuseures de se former. La montée récente de la production d'émissions pour femmes qui soulignent leur r(tm)le dans le développement social et qui remettent en question la nature patriarcale des médias est dže aux femmes qui travaillent dans la radio. Il serait plus stratégique d'aider les organismes nationaux et communautaires de la région ˆ développer leur appréciation de la radio en tant qu'outil de communication. Il faut souligner qu'une grande partie de l'efficacité de la radio comme média de diffusion est attribuable aux femmes. Par exemple, aux Philippines, un sondage sur l'auditoire indique qu'il y a plus d'auditrices que d'auditeurs : 58,5% versus 41,5%. Il est donc encore plus important d'améliorer le contenu de la programmation radiophonique afin d'en faire un outil réel pour avancer le statut des femmes. Un développement récent qui sert ˆ la fois de défi et d'inspiration pour nous toutes qui travaillons dans le domaine des médias et des technologies d'information et de communication est l'utilisation de ces dernières pour améliorer l'usage social des médias Ç traditionnels È tels que la radio. En ce moment, il y a déjˆ des modèles innovateurs d'utilisation de ces technologies afin d'étendre la portée de la radio, son interactivité et d'améliorer sa pertinence culturelle et la qualité de sa programmation. Les émissions radio des femmes qui profitent de cette convergence technologique sont transmises actuellement dans des pays tels que le Sri Lanka et le Népal. Nous devrons b‰tir sur ces expériences et développer des programmations et des modes de transmission qui soient appropriés ˆ nos propres contextes socio-politiques, culturels et économiques.
Des femmes tziganes de l'Europe centrale et de l'est pour la premiére fois ˆ l'ONU
par Lenka Simerska (avec Nicoleta Bitu, Violeta Dumitru, Azbija Memedova) Pour la premire fois dans l'histoire de l'ONU, des femmes tziganes sont venues ˆ New York défendre les droits des femmes de la communauté Rom. La population des Rom, appelés tziganes ou gitans dans certains pays, constitue la minorité la plus grande - selon des estimations, il y aurait 4 780 000 Rom en Europe central et de l'est - et certainement la plus vulnérable de la rŽgion. Malgrè leur présence historique dans la région, les Rom ont toujours été la cible de discriminations basées sur la race ainsi que de politiques d'expulsion. Aujourd'hui, des années aprs la chute des régimes communistes et la mise en place de la démocratie, la population Rom reste la plus affectée par la discrimination raciale. Le but des participantes Rom dans cette Session Spéciale est de sensibiliser le monde au fait qu'elles ne veulent plus tre marginalisées. Elles veulent construire une solidarité entre les femmes tziganes et les Européennes. Elles veulent créer des liens avec des femmes qui vivent dans des circonstances semblables. Finalement, elles veulent sensibiliser les gouvernements européens ˆ leur situation. Vous pourrez lire sur le site www.womenaction.org des études de cas de crimes contre des femmes tziganes en Bulgarie (études menées par l'organisme Human Rights Project Sofia - Roma Association et archivés par le Open Society Institute / Network Women's Program).
Équipe: Dafne Sabanes Plou (editor), Sonja Boezak, Mavic Balleza, Irene Leon, Anne Walker, Lenka Simerska, Malin Bjork, Thais Aguilar, Sonia del Valle, Maria Eugenia Miranda, Cheekay Cinco
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