Évaluation parallèle
de l'application de la Section J, Femmes et Médias,
du Programme d'action de Beijing,
établie à partir des rapports ONG WomenAction 2000 - CSW
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This report is also available in English and Spanish
coordonnée par Isis International-Manila au nom de WomenAction 2000
Rapports régionaux et soutien éditorial: Mavic Cabrera-Balleza, Susanna George et Luz Maria Martinez d'Isis International-Manila; Karen Banks, Dafne Sabanes Plou et Jill Small pour l'Association for Progressive Communications-Women's Networking Support Programme (APC-WNSP); et Sally Burch de l'Agencia Latinoamericana de Informacion et APC-WNSP Traduction: Dafne Sabanes Plou d'APC-WNSP, Maryvon Delanoë Mise en page: Irene R. Chia d'Isis International-Manila Le contexte Le Programme d'action de Beijing (PAB) adopté par les États Membres de l'ONU en 1995, traite dans sa Section J des questions à considérer sur le sujet Femmes et Média et comporte les objectifs stratégiques et les mesures à prendre pour répondre aux préoccupations des femmes en ce qui a trait aux médias. Bien que le PAB reconnaisse les progrès dans le domaine de la technologie de la communication, il est important de souligner que la représentation des femmes dans les médias continue d'être stéréotypée, accompagnée d'une augmentation considérable d'images dans les médias qui perpétuent la violence à l'égard des femmes, ainsi que le manque d'accès des femmes à l'expression et à la prise de décisions dans les médias et par leur entremise. Les recommandations faites aux gouvernements, aux ONG et aux organisations médiatiques se classent sous deux objectifs stratégiques spécifiques: 1) plus grande participation et meilleur accès des femmes à l'expression et à la prise de décision dans et par les médias et les nouvelles technologies de la communication; 2) promotion d'une représentation des femmes équilibrée et non stéréotypée dans les médias. Le PAB demande que des mesures soient prises dans les domaines suivants: les politiques médiatiques relatives à la problématique homme-femme, la représentation des femmes dans les médias et les positions relativement secondaires occupées par les femmes dans les organisations médiatiques. Le PAB met l'accent sur l'importance d'intégrer une perspective sexospécifique aux politiques et programmes des médias. Il met également l'accent sur la revendication d'un changement dans les médias grand public qui soit fondé sur une surveillance constante du contenu et de la sensibilité à la cause des femmes qu'ils affichent. Quels ont été les progrès enregistrés dans l'application cinq ans plus tard? Ce rapport d'évaluation parallèle réunit les analyses et les efforts collectifs de militantes, de professionnelles des médias, d'universitaires et des recherchistes qui ont surveillé et examiné les efforts des gouvernements pour mettre en œuvre les recommandations contenues dans la Section J du PAB. Il aborde également les questions émergentes et les nouvelles préoccupations recensées depuis l'adoption du PAB et dégage des stratégies de changement. Au sujet de ce rapport Ce rapport fait le compte rendu des discussions sur des sujets de préoccupation émergents, tels que la mondialisation des médias et ses répercussions sur la vie des femmes, ainsi que des défis et obstacles que présentent les nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC). Le rapport attire l'attention sur les scénarios en évolution rapide des médias et esquisse des stratégies pour améliorer l'accès des femmes à l'expression et à la prise de décisions dans et par les médias et les nouvelles technologies de la communication et faire prévaloir des images qui donnent une représentation plus diverse et plus réaliste des femmes. Le rapport est présenté sous le format que la DPF/ONU et la CCF/ONU ont suggéré aux États Membres pour faire rapport de leurs progrès dans la mise en œuvre du PAB. Le rapport est compilé principalement à partir de trois rapports ONG régionaux Femmes et Médias rédigés spécifiquement à l'intention du document d'évaluation parallèle. Il s'agit des rapports pour l'Asie compilé par Isis International-Manila, pour l'Amérique latine et les Caraïbes par (ALAI) Agencia Latinoamericana de Informacion--Quito et l'Association for Progressive Communications-Amérique latine, et pour le bureau de l'ONU pour l'Union européenne compilé par (APC) Association for Progressive Communications--Londres. Ce document comporte également de l'information sur le rapport parallèle traitant des 12 domaines critiques de préoccupation pour l'Asie occidentale -- préparé par le réseau d'ONG féminines du monde arabe -- et de l'information sur la Section J et la situation concernant les TIC provenant de l'African Information Society Gender Working Group (AISGWG). Des données ont également été obtenues des rapports régionaux de l'ONU (ESCAP; ECSWA; ECA; ECLAC, CEE), de sites web pertinents de l'ONU (WomenWatch; CCF/ONU; DPF/ONU), d'analyses et de rapports d'ONG sur les femmes et les médias, et des discussions en ligne pour passer en revue la mise en œuvre des recommandations de la Section J du PAB.
Bien que nous ayons fait tous les efforts possibles pour rendre compte de la diversité des situations rencontrées dans les médias mondiaux et de la variété des expériences des femmes avec les médias, dans les différentes régions depuis Beijing, ce rapport reconnaît qu'il y a des limitations quant à vouloir présenter un document parallèle 'mondial'. Tout d'abord, nous avons reconnu la tendance à généraliser les situations et les positions et nous avons pris grand soin d'illustrer les affirmations et les points de vue avec des exemples de régions ou de pays spécifiques. Ensuite, le rapport risque de ne pas couvrir toutes les mesures entreprises par des groupes de femmes, des recherchistes, des universitaires, des activistes du domaine des médias, des professionnelles des médias et autres personnes qui surveillent, depuis la première ligne, la mise en œuvre de la Section J et qui s'efforcent d'obtenir un changement aux niveaux de l'élaboration des politiques, de la pratique et des réalités 'sur le terrain'. C'est particulièrement vrai en ce qui concerne l'Afrique, l'Asie occidentale et une bonne part de l'Europe de l'Est pour lesquelles nous n'avons pas pu obtenir des évaluations de la Section J par les ONG. Dans le cas de l'Afrique, comme nous l'a fait remarquer à juste titre l'AISWSG, en plus des contraintes logistiques, de temps et d'information, la valeur d'un rapport régional produit dans le seul but de compiler un document 'mondial' est, à ce stade, limitée. La raison étant qu'aucun processus uniforme mondial d'examen et d'évaluation de la mise en œuvre de la Section J par les ONG n'a encore été défini en utilisant des indicateurs convenus pour mesurer les progrès et/ou les régressions dans les différentes régions. Il n'y a pas de cadre systématique d'analyse pour la surveillance comportant des variables et des références acceptées par tous. En outre, le groupe estime que tout effort d'évaluation ou de surveillance doit être envisagé dans le cadre d'un processus continu de changement. En Asie occidentale, bien que nous ayons déployé des efforts insistants pour contacter des groupes en vue d'une évaluation des progrès de la Section J, des contraintes de temps et autres ont empêché l'inclusion des résultats de ces efforts. Nous nous rendons compte que certains des rapports et des données provenant des régions portent principalement sur les TIC. Bien que cela soit un témoignage de l'usage croissant des TIC par les femmes, c'est également une indication du travail qu'effectuent les groupes qui ont assemblé le rapport. Ces groupes utilisent les TIC dans leurs efforts de mise en œuvre et de revendication en ce qui concerne les médias. Cependant, ce facteur n'exclut aucunement les efforts des femmes qui travaillent avec d'autres moyens de communication, y compris la presse écrite, la radio, la télévision, les films et les modes de communication traditionnels et indigènes, tels que les histoires orales, les contes et la danse. Nous reconnaissons tous les efforts que font des femmes partout dans le monde pour corriger les erreurs des médias. Nous remercions toutes celles qui ont contribué à la parution de ce rapport de leur généreux soutien et de leur dur travail. Nous espérons que ce document s'avérera utile aux activistes du domaine des médias, aux professionnelles et aux analystes des médias, de même qu'aux responsable de l'élaboration des politiques.
I. Introduction
La Section J du PAB dégage cinq points essentiels du thème Femmes et Médias. Ce sont:
Ce rapport révèle que cinq ans après que les gouvernements ont adopté le PAB et se sont engagés à appliquer ses recommandations, bon nombre des préoccupations exprimées dans la Section J n'ont pas encore été dissipées, tandis que de nouvelles préoccupations se sont manifestées. L'information offerte dans les divers rapports régionaux indique que bien que des progrès aient été accomplis dans la mise en œuvre des recommandations contenues dans la Section J, une bonne part des progrès sont le résultat de la surveillance constante, des échanges d'information et des efforts de lobbying des organisations de femmes et des groupes d'évaluation des médias. Ce fait est signalé dans les évaluations et les analyses des ONG ainsi que celles des gouvernements. Les évaluations gouvernementales officielles présentées à l'ONU et les rapports des ONG indiquent qu'il y a eu un plus grand nombre de femmes engagées au niveau professionnel par les organisations médiatiques et notent un accroissement du pourcentage d'étudiantes obtenant un diplôme en journalisme ou en communications de masse. La situation concernant les femmes et les médias en Asie et en Amérique latine suit cette tendance. Cependant, les images et la représentation négatives des femmes persistent dans les médias ce qui pourrait être dû au fait que les codes nationaux relatifs aux médias ne sont pas respectés et, dans certains cas, au fait que de tels codes n'existent même pas. De plus, les femmes ont encore un accès limité à la prise de décision dans les industries et aux conseils et organes directeurs qui surveillent l'élaboration et l'exécution des politiques médiatiques et leur participation à ces niveaux reste moindre. Les professionnelles du domaine continuent à faire face à une discrimination en raison de leur sexe et au harcèlement sexuel à leur lieu de travail. Le pouvoir de déterminer le caractère des médias et de l'influencer reste encore hors de la portée des femmes. En tenant compte de ce qui précède, on peut dire que les organismes gouvernementaux, les organisations médiatiques et les ONG ont encore beaucoup à faire pour atteindre les deux objectifs stratégiques cités dans la Section J. Même si la Section J a bien cerné certaines des préoccupations des activistes, des recherchistes et des professionnelles des médias dans son analyse de la situation des femmes face aux médias, elle n'a pas examiné toutes les dimensions de la relation entre les femmes et les médias. Aucune mention n'y est faite des réalités économiques et politiques au sein desquelles les grandes sociétés transnationales médiatiques perpétuent les inégalités et les injustices et aucune reconnaissance n'y est accordée à la vulnérabilité des femmes en tant que gardiennes traditionnelles du savoir indigène dans cet environnement. Les femmes sont concernées par le manque d'analyse de la mondialisation des médias, en particulier les regroupements de sociétés transnationales de médias et les changements d'appartenance au niveau national qui ont des conséquences sur le contenu et l'intention des médias. Le rapport d'Asie signale le quasi-monopole des sociétés transnationales médiatiques qui délogent peu à peu les entreprises médiatiques nationales, laissant encore moins d'espace aux femmes que ce soit dans les grands médias ou dans les médias parallèles. De plus, la mondialisation des médias prépare le terrain à une plus grande commercialisation, à une consommation accrue et, surtout, à l'homogénéisation des cultures entraînant la marginalisation des opinions, des cultures et peuples minoritaires et indigènes. En Amérique latine et dans les Caraïbes, les femmes affirment que des organismes multimédias gigantesques contrôlent différents types de médias entraînant la représentation inégale de tous les acteurs sociaux. Entre-temps, des questions aussi cruciales que la liberté d'expression et d'information et les mécanismes pour assurer la responsabilité avec l'usage accru des TIC, inquiètent les femmes de la région européenne de l'ONU. Les femmes du monde arabe reconnaissent que même si les femmes occupent des postes importants de prise de décision dans les organisations et institutions médiatiques, il n'en reste pas moins beaucoup de travail de défense et de promotion à faire pour contrer les images stéréotypées des femmes dans les médias. La surveillance de la mise en œuvre de la Section J n'est pas sans difficultés. Les politiques et processus structuraux et de procédure en vigueur dans de nombreux pays compliquent énormément le travail d'examen et d'évaluation. Le rapport de la CEE suggère que certains gouvernements ont restructuré leurs organes nationaux pour la promotion de la femme sans nécessairement intégrer leur mandat relatif à la parité entre les sexes dans d'autres mécanismes institutionnels nationaux et régionaux régissant les médias et ceux qui régissent le développement des TIC. Dans de nombreux cas, les rouages nationaux pour la promotion de la femme qui sont chargés de veiller à la mise en œuvre du PAB n'ont ni les ressources, ni le pouvoir nécessaires. Un autre facteur important à prendre en considération dans les évaluations par l'ONU et les ONG de la mise en œuvre du PAB est l'absence de la section sur les médias, ou la place minime qui lui est accordée, dans les divers Plans d'action régionaux qui ont été adoptés avant la Conférence de Beijing. Il semble que les sections sur les médias des Plans d'action régionaux reflètent davantage les situations courantes des médias et les recommandations étaient davantage ancrées dans les réalités contextuelles. Par exemple, le Plan d'action de l'Asie-Pacifique décrivait la situation changeante des médias et la menace aux formes de communication et cultures indigènes par l'irruption toujours plus importantes d'images étrangères et homogènes. Ce document décrit également les modèles de propriété et a établi des rapports entre les intentions des entreprises et le contenu des médias. Bien que le PAB ait tenté d'élaborer une image mondiale des médias en fonction des différentes situations régionales, les politiques d'exclusion fondées sur les intérêts nationaux perçus dans les délibérations de l'ONU, les limitations des procédures de l'ONU et d'autres facteurs ont gravement limité la portée de la Section J. Outre les limitations significatives associées à la portée intellectuelle et aux analyses, aux politiques de négociation à l'échelle mondiale et aux obstacles structuraux et de procédure qui compliquent l'évaluation de la mise en œuvre mentionnées ci-dessus, la Section J du PAB a d'autres problèmes associés à l'examen et l'évaluation qui proviennent des réalités politiques et socio-économiques dans les différents pays. L'analyse de l'Amérique latine souligne que les démocraties faibles dans la plupart des pays de la région fonctionnent dans le cadre des programmes inflexibles d'ajustement structurel qui leur sont imposés, rendant leurs institutions, les médias entre autres, vulnérables face aux intérêts économiques en place. Cette situation a des répercussions sur le rôle des médias dans la mobilisation de la société civile et la promotion de la démocratisation et de la participation politique. De l'information venant d'Afrique1 soutient que la Section J présente des limitations pour ce qui est d'évaluer les engagements et les actions des gouvernements en ce qui concerne les nouvelles TIC, étant donné que le document mondial ne prévoit pas la croissance rapide et l'expansion des TIC et n'examine pas vraiment leur influence et leur impact. Toutes les analyses sus-mentionnées de l'évaluation de la mise en œuvre de la Section J du PAB attirent l'attention sur les couches et les dimensions complexes qui doivent être déconstruites et comprises dans les cadres pertinents, dont celui des réalités socio-politiques et économiques de tous les pays qui composent la communauté mondiale. Ce rapport fait appel à une meilleure compréhension des relations établies entre la mondialisation et la représentation des femmes dans les médias, l'accès à l'expression et la prise de décision dans tous les moyens de communication, y compris les TIC.
II. Résultats de l'évaluation Les gains
Asie
Les nouvelles technologies de l'information (TIC) ont permis aux femmes d'établir plus efficacement des liens et des réseaux entre elles et de partager plus rapidement l'information et les ressources. Le mouvement des femmes dans la région utilise de plus en plus les moyens de communication électroniques pour ses efforts de revendication et de solidarité. En Asie centrale, le courrier électronique (e-mail) est devenu un outil précieux permettant l'échange d'idées et d'information parmi les organisations ainsi qu'un moyen de surmonter l'isolement relatif des pays de cette sous-région par rapport au mouvement mondial. Dans la plupart des anciens États soviétiques, les mass médias sont encore très censurés et l'Internet est devenu un moyen de contourner la censure et la répression de l'information. Toutefois, le Kazakhstan a récemment adopté une loi qui menace le pouvoir de l'information et de la communication dans la région. Sa politique «Sur l'établissement d'un bureau de facturation des tarifs de télécommunication» permet le dépistage de tous les messages e-mail et consultations de l'Internet pour censurer l'information «importune». Un autre développement récent est l'usage des TIC pour renforcer l'usage social des médias traditionnels comme la radio. Actuellement, il y a des modèles innovateurs d'usage des TIC pour prolonger la portée de la radio et sa capacité d'interagir avec les auditeurs, pour la rendre plus pertinente sur le plan culturel et pour améliorer la qualité de la programmation. Profitant de cette convergence technologique, des programmes de radio de femmes sont diffusés de nos jours dans des pays comme le Sri Lanka et le Népal. La radio est le moyen de communication le plus accessible en Asie du Sud, dans les îles du Pacifique, en Asie du Sud-Est, en particulier dans la région du Mékong. On trouve dans ces pays des programmes de radio de femmes en dépit du peu de soutien que ces programmes reçoivent des gouvernements ou de sources privées. Les taux généralement bas d'alphabétisation dans ces pays non-NIP (à l'exception des Philippines) expliquent également la popularité de la radio. Les conclusions d'une recherche2 de 1998 sur la radio indiquent que la radio atteint entre 60 et 88 pour cent de la population dans la région. Le matériel imprimé destiné aux femmes a aussi connu un accroissement. En Chine, il y a 42 publications périodiques différentes et trois journaux destinés au public féminin. Au Japon on compte trois grands journaux féminins et, pendant l'expansion économique des années 1990, l'Indonésie, la Malaisie et la Thaïlande ont vu un essor de magazines féminins, en particulier de magazines de beauté et de mode3. Les groupes de femmes de la région utilisent de plus en plus l'Internet pour communiquer entre eux et partager l'information. De plus, les femmes ont décidé de modifier elles-mêmes les outils techniques en compilant un index de bases de données multilingue qui est accessible par le web et fournit de l'information sur différents sujets en japonais, en philipino, en coréen et en anglais. À ce stade, la base de données sert de modèle pour partager les ressources, dans plusieurs langues4, sur les sujets contemporains de préoccupation pour les femmes dans la région. Tandis qu'un plus grand nombre d'organisations de femmes découvrent les avantages de l'Internet pour la communication et la recherche documentaire, beaucoup d'entre elles n'ont pas encore commencé à disséminer leur propre information par l'Internet. Parmi les pays qui ont leurs propres sites web et sont en mesure de partager leur expertise avec des groupes de femmes dans d'autres pays, citons l'Australie, le Japon, la Malaisie, la Nouvelle- Zélande, la République de Corée, Singapour et la Thaïlande5.
Amérique latine
Le fait que plus de femmes étaient mieux formées dans le domaine des communications leur a permis de travailler pour des organismes médiatiques privés et publics, surtout pour la radio et la télévision, non seulement en tant que présentatrices, mais également en tant que journalistes, animatrices d'émissions, intervieweuses et analystes de l'information. Leur présence à la radio et à la télévision en tant que réalisatrices d'émissions d'actualités a aussi augmenté. Les principaux quotidiens ont engagé des femmes journalistes pour faire des reportages sur la politique, l'économie et les affaires sociales. Bien que la participation des femmes au niveau de la prise de décision dans les médias soit notoirement négligeable, le seul fait que des femmes travaillent dans les médias contribue à l'espoir qu'elles finiront par assumer des fonctions plus importantes, exprimer leurs opinions, mener les interviews et diriger les programmes. Cela aide la société à avoir une différente perception des femmes alors qu'elles contribuent leurs connaissances et leurs efforts dans différents domaines. Dans ce cadre, les femmes en Amérique latine et aux Caraïbes estiment que les progrès accomplis grâce aux nouvelles technologies de l'information et de la communication sont utiles en offrant d'importantes possibilités pour rendre visible la contribution des femmes à la société. L'année 1995 a marqué une grande expansion de la connectivité Internet commerciale dans la région. Depuis lors, on observe une croissance progressive de l'accès à l'Internet, mais principalement pour ceux qui ont un haut niveau d'instruction et une situation économique aisée. La proportion d'utilisatrices augmente, mais reste bien inférieure à celle d'utilisateurs masculins. Selon le PNUD8, en 1998 seulement 0,8 pour cent de la population de la région avait accès à l'Internet. Sur ceux-ci, 90 pour cent venaient de groupes de revenus élevés. Au Brésil, 25 pour cent seulement des utilisateurs de l'Internet sont des femmes. Une étude9 effectuée au Mexique en 1999 a révélé que 33 pour cent des utilisateurs sont des femmes comparé à 18 pour cent deux ans plus tôt. À part l'usage commercial de l'Internet, les organisations de la société civile ont commencé à utiliser la communication électronique dans la région dès le début des années 1980 et une augmentation considérable de l'usage par les organisations de femmes à compter de 1994-1995. Les organisations de femmes ont continué à utiliser ces technologies de façon créative, particulièrement pour coordonner les activités et l'échange d'information par le courrier électronique et les listes, leur présence est également en hausse sur le World Wide Web. Les femmes estiment qu'il est important d'engendrer une nouvelle culture audio et visuelle pour encourager une démocratie sexospécifique, afin de promouvoir l'égalité des chances pour les femmes et les hommes à tous les niveaux, y compris de la prise de décision aux niveaux politique, économique, social, culturel et celui des communications. Les femmes doivent relever le défi de travailler à la formulation de stratégies et de propositions qui aboutissent à une reconnaissance publique des nouveaux rôles que jouent les femmes dans la vie privée et publique et de leur contribution en tant qu'intervenantes dans la société civile. Les femmes s'efforcent de faire prévaloir une image intégrale des femmes comme sujets des communications et citoyennes avec leurs pleins droits. Les Bureaux de la condition féminine de Colombie et du Venezuela ont pris ces principes en ligne de compte et les illustrent dans les émissions de télévision qu'ils réalisent de façon régulière. La nécessité de revendiquer l'exercice de leurs droits dans le domaine des communications a poussé les femmes chiliennes à se battre pour obtenir une place au Comité national de la télévision. Les femmes jouent des rôles importants dans les médias communautaires en dirigeant et en planifiant la programmation ainsi que dans les démarches de prise de décision, à la direction et dans l'administration. L'Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC) dans la région latino-américaine a développé un Programme dans le but de former les femmes pour travailler à la radio et établir des programmes qui aient une perspective sexospécifique. Ses campagnes radiophoniques «Les droits des femmes sont les droits de la personne humaine» et « Nous avons droit de vivre sans violence» ont obtenu une reconnaissance internationale et ont été rediffusées par des milliers de stations de radio communautaire dans la région. Bien qu'il soit vrai que dans la majorité des pays les stations de radio et de télévision communautaires se battent pour obtenir un statut juridique, il vaut la peine de noter que la Colombie a adopté, en 1998, une nouvelle loi sur la radiodiffusion qui a légalisé les médias communautaires. À l'atelier «WomenAction 2000», donné à Quito en Équateur, les réseaux de communication des femmes ont élaboré une stratégie pour participer au processus Beijing+5. À cette occasion, les participantes ont préparé un document «Nosotras cumplimos...¿Y ustedes?» (Nous avons accompli notre tâche... et vous?) dans lequel elles reconnaissent les réalisations du mouvement des femmes de la région qui respectent les accords de Beijing et se posent des questions sur le manque d'action de la part des entreprises médiatiques et des gouvernements.
Région européenne de l'ONU
Il y a eu quelques initiatives gouvernementales louables, bien que celles-ci soient encore trop rares. Une étude de 1997 appuyée par la Commission européenne sur les Images de femmes dans les médias faisant exception. Les travaux de recherche offrent d'importantes recommandations et suggestions qui pourraient être mises en œuvre immédiatement, pourtant peu d'entre elles ont été adoptées dans la pratique. Dans une de ses résolutions (Résolution A4-0258/97), le Parlement européen (en fonction d'un rapport du Comité sur les droits des femmes) a noté que les législations nationales et européennes visant à protéger les femmes contre des représentations dégradantes dans les médias étaient inadéquates. Le Comité a demandé que des lois soient adoptées pour interdire toutes les formes de pornographie dans les médias et la publicité. La résolution a également dénoncé la publicité relative au tourisme du sexe. Les autres domaines qui ont enregistré des progrès comprennent l'essor des TIC et la surveillance des médias par les groupes d'évaluation-médias. Le réseau national «Femmes dans les métiers, les technologies et l'exploitation industrielle» (WITT), avec un financement du DRHC (Développement des ressources humaines Canada), a établi Femmes dans la technologie de l'information (WinIT) pour encourager les filles et les femmes qui souhaitent envisager une carrière dans la technologie de l'information. Alors que la formation en matière de TIC a été reportée au palier provincial, la plupart des provinces ont mis sur pied diverses initiatives de formation au cours des cinq dernières années et trois d'entre elles ont privilégié les organisations de femmes. Santé Canada, par l'entremise de ces cinq Centres d'excellence pour la santé des femmes, finance des pages web et des serveurs de listes traitant de la santé des femmes. Il y a un exemple où les femmes ont utilisé les TIC dans le but d'assurer une représentation féminine égale à la nouvelle assemblée législative de Nunavut. Pauktuutit, l'Association des femmes inuit, a reçu un financement à court terme pour établir un réseau électronique en vue de poursuivre ses objectifs. La Condition féminine Canada (CFC) a financé une recherche en 1996 sur la connectivité des groupes de femmes. Malheureusement, la CFC a récemment supprimé le rapport de son site web.
III. Les meilleures pratiques Ce qui suit est une liste de quelques-unes des meilleures pratiques mises en œuvre par des groupes de femmes, des organismes gouvernementaux et intergouvernementaux en Asie, en Amérique latine et dans la région européenne de l'ONU. Asie : Les organisations médiatiques de femmes dans les régions sont en tête de file pour ce qui est des pratiques innovatrices
Amérique latine et Caraïbes: Au cours des cinq dernières années, les organisations de femmes ont sensibilisé le public au fait que le droit à la communication est un des droits de la citoyenneté.
La région européenne de l'ONU est à l'avant-garde pour ce qui est d'aborder les questions concernant les femmes et les médias, y compris l'usage des TIC, pour modifier la situation actuelle.
Ce qui suit est la section Femmes et Médias du Rapport parallèle des ONG de la région arabe
Les lacunes
Asie
La mondialisation provoque la transformation de la nature et de la structure des médias qui passent d'un mandat public à une entreprise commerciale transnationale. Le processus de mondialisation provoque également la concentration de la propriété et du contrôle des médias entre les mains de quelques-uns, limitant donc encore plus la capacité de nombreux secteurs de la société, dont celui des femmes, d'influencer les médias. Il manque un effort concerté pour améliorer et changer la condition de la femme au sein des médias et des industries de l'information et des communications. Le harcèlement sexuel des femmes dans les organisations médiatiques est très répandu. Cela est un déni des droits fondamentaux de la femme et fait obstacle à leur pleine participation dans l'industrie des médias. Les femmes continuent à butter contre des barrages non seulement pour avoir accès aux nouvelles technologies de l'information et de la communication, mais aussi pour participer au développement de la technologie et à l'élaboration des politiques. La langue constitue encore un obstacle majeur qui entrave l'accès à l'Internet étant donné que la langue anglaise domine le web. Pour beaucoup de femmes, le manque d'opportunités de formation, le coût élevé des ordinateurs et des logiciels et, dans certains endroits, le coût élevé de la connexion à l'Internet ainsi que l'absence ou le manque d'infrastructures de base pour soutenir cette technologie, marginalisent encore plus les femmes. L'Internet a aussi été utilisé comme un autre instrument servant à exploiter, à commercialiser et faire le trafic de femmes. Bien que l'augmentation significative de la présence féminine dans les institutions médiatiques soit reconnue, en particulier à la télévision et à la radio, les femmes ont encore une participation et un accès limités à la prise de décision dans l'industrie des communications et dans les organismes directeurs qui influent sur les politiques médiatiques. À cause de l'absence de cette masse critique et en dépit du plus grand nombre de femmes dans les institutions médiatiques, les femmes ne peuvent toujours pas façonner le contenu des programmes et assurer la couverture des questions et préoccupations prioritaires qui les concernent. Les représentations négatives et stéréotypées des femmes dans les médias persistent tandis que la projection de la diversité culturelle et des diverses réalités de la vie des femmes reste absente. Les femmes des secteurs marginalisés de la société sont encore plus invisibles étant donné que leurs groupes ethniques, raciaux et social, leur religion ou leur orientation sexuelle sont à peine, ou pas du tout, représentés dans les médias de grande diffusion. Les codes de conduite des médias au niveau national n'ont pas réussi à assurer une représentation positive des femmes dans les médias. D'autre part, le codage en fonction du sexe existe encore: de nombreuses femmes travaillant dans les médias se voient attribuer des sujets «secondaires», comme la culture, les arts et les modes de vie, tandis que les hommes sont chargés de sujets « plus importants» comme la politique et l'économie.
Amérique latine
La surveillance des médias révèle qu'en Amérique du Sud, 23,6 pour cent des femmes mentionnées dans les actualités le sont en tant que victimes comparé à seulement 9,3 pour cent des hommes dans la même situation. En Amérique centrale et dans les Caraïbes, une femme sur cinq (19,1 pour cent) qui est mentionnée dans les actualités l'est dans le rôle de victime. Certaines expériences de surveillance des médias qui ont eu lieu après l'adoption du PAB obtiennent le même genre de résultats. En octobre 1997, l'ONG Cotidiano Mujer, en Uruguay, a examiné 9000 pages de journaux, 95,32 heures de nouvelles télévisées aux heures de grande écoute sur les quatre bandes de diffusion et 400 heures d'émissions d'actualités à la radio sur les trois stations de radio ayant le plus grand nombre d'auditeurs au pays10. Seulement 8 pour cent de la couverture des nouvelles dans les journaux avaient rapport aux femmes, tandis que les questions concernant les droits fondamentaux et la sexualité des femmes n'étaient même pas mentionnées. Dans les nouvelles télévisées, une femme seulement était entrevue chaque fois que 7 hommes l'étaient, et pour chaque heure où une femme journaliste parlait à la télévision les hommes journalistes parlaient quatre heures. À la radio, sur les 7000 minutes de diffusion analysées, seulement 301 minutes étaient consacrées aux questions relatives aux femmes. Les hommes étaient entrevus pendant 2384 minutes, alors que les femmes n'étaient écoutées que pendant 449 minutes. En Bolivie, le réseau d'employées de l'information et de la communication, Red de Trabajadoras de la Información y la Comunicación--Red Ada, a mené une expérience semblable11 durant une semaine en juillet 1998 en examinant les cinq journaux les plus importants dans le pays qui sont publiés dans les principales villes. Pendant cette période, la participation des femmes dans les nouvelles était de 18,49 pour cent. La plupart des femmes qui figuraient aux nouvelles, l'étaient dans les pages du carnet mondain (20,3 pour cent); tandis que dans le traitement de thèmes comme l'éducation, les femmes et les questions relatives aux femmes n'étaient mentionnées que dans 6,25 pour cent des reportages; et pour ce qui avait trait à la santé et aux questions juridiques, dans 2,34 pour cent. Les données obtenues de ces enquêtes démontrent clairement que pour changer la situation de la femme dans les médias, il ne suffit pas d'insister que les femmes suivent des études de journalisme ou de communication sociale ou que les actualités et l'information soient traitées dans une perspective sexospécifique. Les changements dépendraient de politiques publiques et de codes éthiques pour les médias qui encouragent la promotion sociale afin d'augmenter la participation des femmes en tant que sources et agentes d'information, en respectant leur droit à la communication et en leur offrant l'occasion d'exercer ce droit dans les médias privés tout comme publics.
Région européenne de l'ONU
Par exemple, novembre 1997 a marqué la fin des activités pour l'égalité entre les sexes en Pologne alors que les élections parlementaires ont amené au pouvoir un gouvernement plus conservateur. Le Bureau sur les questions familiales a remplacé le Bureau des affaires féminines. Depuis le tout début, ce nouveau bureau a été sous l'influence d'une perspective religieuse conservatrice, qui s'est manifestée par une politique de facto de cessation de la plupart des activités de promotion de la femme. L'optique du gouvernement actuel est portée sur les questions familiales qui, selon les politiciens au pouvoir, englobent adéquatement toutes les questions relatives aux femmes. Plus immédiatement, en Autriche, les organisations et les projets de femmes sont confrontés à la possibilité qu'ils ne recevront plus suffisamment de financement public, s'ils en reçoivent, suite à la décision controversée du nouveau gouvernement d'abolir le ministère de la Condition de la femme. La condition de la femme a été rétrogradée pour devenir un département subalterne du vaste ministère des Affaires sociales. De plus, son budget pour cette année ne s'élèvera qu'à environ 40 pour cent du niveau de celui de l'an passé. Au cours de ces quelques dernières années, la Commission européenne a également connu des bouleversements spectaculaires, qui ont abouti à la démission forcée de tous les commissaires de haut niveau. Antérieurement et immédiatement après ces événements, le peu de financement accordé aux groupes de femmes a été menacé par l'exigence que tous les projets devaient être examinés. Plusieurs pays ont signalé qu'il fallait former un plus grand nombre de journalistes et autre personnel de l'information. Cependant, bien qu'on note plusieurs efforts méritoires dans ce domaine, dans de nombreux cas les gouvernements n'ont pas appliqué même les recommandations facilement réalisables du PAB. En Allemagne, par exemple, les ONG remarquent que le gouvernement ne mentionne aucunement le « Women Oeckl», une liste exhaustive d'expertes dans les médias qui a été demandée à maintes reprises pendant des discussions longtemps avant la Quatrième Conférence mondiale sur les femmes. Il s'agit en fait d'un engagement pris dans la Section J (paragraphe 241) que très peu de gouvernements de la CEE, ou aucun, n'a mis en application ou appuyé. En Allemagne également, les groupes de femmes ont appris que bien que la législation et les politiques soient en place et que les rouages de surveillance existent, l'État n'est pas en mesure de distribuer les outils aux groupes mêmes qui seraient susceptibles d'entreprendre volontairement la tâche d'observer les pratiques médiatiques. La «serviette médias» développée par l'Association des femmes journalistes n'est encore disponible qu'à titre de prototype car l'Association attend en vain depuis deux ans de pouvoir la copier et la distribuer. La serviette a pour but d'équiper les groupes de surveillance des médias avec les outils dont ils ont besoin. Cela comporte non seulement l'information requise pour effectuer un examen et une analyse critiques du contenu médiatique, mais également des renseignements importants sur la façon de procéder pour déposer une plainte ou pour faire connaître ses commentaires dans le domaine public. La représentation des femmes dans les médias a bien peu changé depuis 1995, que ce soit dans la publicité ou dans les actualités. Les images négatives, stéréotypées, inexactes et violentes des femmes se retrouvent partout. Certains groupes de femmes sont tout simplement invisibles, tels que les groupes de populations minoritaires. Les femmes sont encore décrites en fonction de leur apparence plutôt que de leurs compétences. De plus, la commercialisation toujours plus forte de tous les moyens de communication a intensifié la visibilité des images négatives, depuis les pancartes publicitaires jusqu'aux journaux et à la télévision. Les nouveaux médias perpétuent et accentuent l'aspect négatif de l'image donnée des femmes, notamment dans les jeux sur ordinateur, à l'Internet et dans les vidéo-clips. La convergence des médias et la convergence parallèle de l'Internet avec les mass médias intensifient toutes les pratiques négatives à un degré étourdissant. Une nouvelle tendance inquiétante observée au Royaume-Uni est la montée de la violence sexuelle chez les garçons de moins de 18 ans. Les facteurs qui jouent un rôle dans ce cas sont la baisse de la réussite scolaire des garçons par rapport aux filles et la prolifération de la violence dans les médias, à l'Internet et dans les jeux informatisés. Les médias tchèques ont réussi à maintenir une optique traditionnelle et patriarcale; exprimée explicitement dans la publicité, ces images dans les médias dépassent souvent les limites du bon goût et de la morale. En Croatie, où les médias n'ont pas de politiques éditoriales égalitaires, ou ont carrément des politiques contre la femme, le portrait fait des femmes est résolument sexiste et l'impératif de l'égalité entre les sexes est peu reconnu. En fait, la télévision d'État de Croatie n'a que très peu de, pour ne pas dire aucun, programmes éducatifs, politiques ou sociaux positifs qui abordent les problèmes et la situation des femmes. La radio, qui est considérée indépendante, est encore pire; elle offre de façon régulière des exemples d'intimidation sexiste des femmes et utilise des stéréotypes sexistes. Le journalisme responsable sur le plan social et sensible à la cause des femmes n'existe pas; la condition des femmes dans la presse écrite illustrant avec exactitude la piètre estime déplorablement courante accordée aux droits fondamentaux de la femme. La poussée visant à développer rapidement l'économie de marché a encouragé la production de pornographie et dans certaines publications privées hautement commercialisées la pornographie «douce» est devenue un fondement de la stratégie commerciale. Les nouveaux magazines féminins appartenant aux groupes médiatiques commerciaux diffèrent, mais pas vraiment de façon très positive. Ils ont tendance à offrir un mélange de mode, de commérages mondains, de valeurs nationalistes et misogynes et représentent les femmes comme des hôtesses séduisantes accompagnant des hommes importants ou comme des vamps sures d'elles-mêmes du monde du divertissement. D'autres magazines féminins plus traditionnels traitent de la maternité, la mode, la famille, les loisirs, le tourisme et offrent des conseils sur la cuisine, les soins de santé et la beauté. Dans certains cas, ces magazines sont favorables aux droits de la femme et adoptent une position pro-choix et, à l'exception de Zaposlena (Femmes au travail), ils repoussent les questions relatives aux femmes en dehors des réalités sociales et politiques du pays et prennent toujours leurs distances du féminisme ou le dénoncent comme n'étant rien de plus qu'une tendance politique sans valeur. Les possibilités qu'offrent aux femmes les TIC suscitent évidemment beaucoup d'enthousiasme dans toutes les parties de la région. Mais il importe de préciser que les TIC sont des épées à deux tranchants: elles appartiennent bien souvent à des sociétés multinationales et / ou sont hors de notre propre contrôle de sorte que nous ne pouvons pas savoir exactement ce qui se passe en tout temps. L'exclusion de celles qui n'y ont pas accès s'aggrave et la «ligne de partage numérique» est passée d'un sujet de discussion théorique à la réalité depuis Beijing, pourtant nous n'avons pas vu beaucoup de programmes destinés à réduire l'écart pour les femmes. Les changements progressent rapidement, bien trop rapidement pour permettre à nos ressources insuffisantes d'être à la hauteur de la tâche immense que serait d'en comprendre les implications et d'y répondre avec des projets de politiques sexospécifiques intelligentes et appropriées. Certaines des politiques qui s'annoncent dans la région, ou qui ont été adoptées récemment, ne font aucune mention directe au sujet des femmes, ne sont pas égalitaires et pourraient, dans la réalité, repousser encore plus loin la ligne de partage dans leur application (cf., les lois de «Digital Privacy» américaines sur la confidentialité, les propositions au R.-U. sur le «E-Commerce» et autres mesures actualisées de sécurité interne, les projets de l'OCDE qui ont influencé les directives récentes de la Commission européenne). Il importe d'exprimer des préoccupations au sujet des tendances actuelles de concentration des TIC et des médias (cf.., le regroupement AOL/Time Warner), qui sont estimées constituer une menace potentielle à la liberté d'expression des femmes, à la protection de leur vie privée et à leurs droits à des sources d'information pluralistes. Une limitation structurale importante dans le contexte des initiatives TIC axées sur les femmes depuis Beijing est l'absence grave de financement dans certaines parties de la région, en particulier dans les pays considérés comme 'développés'. Le financement gouvernemental destiné aux ONG de femmes pour l'accès, le développement et l'utilisation des TIC continue d'être négligeable et intermittent. Ironiquement, ce sont les pays 'riches' qui sont le plus touchés - les pays d'Europe occidentale en particulier-- étant donné qu'il y a des sources de financement relativement bien développées aux É.-U. et, en moindre mesure, au Canada et dans les pays nordiques européens. Il y a cependant un financement disponible pour entreprendre des projets dans la région Europe centrale et orientale / Communauté des États indépendants (ECO / CEI). Cela doit être considéré dans le contexte d'un gain pour les régions moins développées du monde et tout progrès futur sur ce plan ne peut pas être au détriment d'autres. Le problème provient du fait qu'il y a peu, quand il y en a, de méthodes soutenables génératrices de revenus qui permettent aux initiatives TIC axées sur les femmes de fonctionner avec une contribution financière externe minimale, tout comme c'est le problème dans les régions moins développées du monde. Étant donné cette situation, la planification et la programmation relatives aux TIC par les organisations de femmes manquent de continuité. Sur le plan de la conscientisation et de la sensibilisation, le Parlement européen n'a pas réussi à faire proclamer une «Année européenne contre la violence». Les ressources qu'aurait fournies une véritable «Année européenne contre la violence» auraient certainement permis à ce thème d'atteindre un plus grand nombre de médias et de citoyens. Les ONG au Royaume-Uni observent qu'il y a bien peu de campagnes destinées à promouvoir la pensée critique chez les jeunes face au contenu des mass médias et, de nos jours, le public est probablement moins conscient du pouvoir néfaste des stéréotypes en fonction du sexe qu'il ne l'était avant Beijing. En ce qui concerne la surveillance du contenu des médias, de nombreux Plans d'action nationaux ont négligé d'indiquer clairement des stratégies et des actions à l'égard de la Section J. En Ukraine, la Section J du Plan d'action national n'a été exécutée qu'en partie et ne comportait pas d'indicateurs précis pour le contrôle de sa mise en œuvre. Dans de nombreux pays de la région de la CEE, les gouvernements ont la ferme position de ne pas s'interposer directement au niveau juridique dans leurs médias mais de compter sur un mélange de concession de licences aux médias, de codes de conduite volontaires, de commissions nationales de recours, etc. Cette démarche comporte plusieurs lacunes. Les ONG en Ukraine font observer que la surveillance du contrôle de l'interdiction de publicités violentes dans les grands médias est impossible, car la presse devrait être surveillée et évaluée continuellement en rétrospective pourtant il n'y a pas de mécanismes de paiement et de financement pour entreprendre ce travail. Les ONG du Royaume-Uni signalent une autre lacune: le «Code de pratiques» de sa Commission pour les plaintes contre la presse ne contient aucune disposition spécifique concernant la représentation stéréotypée des femmes. Cela peut sembler évident, mais sans aucun doute, la surveillance ne sert à rien s'il n'y a pas de moyens pour arrêter que des abus ne soient commis pour commencer.
IV. Obstacles
Bien qu'il existe des différences régionales dans le type d'obstacles rencontrés pour la mise en œuvre de la Section J, plusieurs d'entre eux sont courants, dont les préjugés et la discrimination sexistes. Nous les décrivons ci-dessous.
V. Politiques médiatiques Bien que quelques politiques médiatiques dans de nombreux pays portent sur l'image des femmes, il n'existe que très peu de politiques suffisamment exhaustives pour répondre à toutes les facettes de la question de la discrimination et des préjugés sexistes. La Corée du Sud et la Chine ont adopté une législation qui se veut exhaustive. La loi de 1995 portant sur le développement des femmes en Corée du Sud encourage l'égalité des sexes et sert de fondement juridique pour corriger les facteurs de discrimination sexistes dans le secteur de l'emploi, entre autres. La Loi exige l'augmentation à 30 % de la présence des femmes dans les divers comités de surveillance des médias, d'ici 2005, la création de normes objectives pour évaluer les stéréotypes sexistes dans les médias de grande diffusion et l'expansion de la production et de la distribution d'annonces publiques traitant de questions concernant les femmes. Toutefois, les groupes de femmes participant aux activités de contrôle notent que la mise en application des lois et des politiques reste problématique étant donné le manque de volonté politique du gouvernement et des entreprises privées. La Chine a adopté des lois, des politiques et des directives à propos de l'image des femmes dans les médias. Elle a plusieurs lois contre la pornographie qui interdisent, criminalisent et punissent la production, l'importation, l'exportation, la vente et la dissémination de matériel qui enfreignent les clauses de la politique portant sur la protection des droits et des intérêts des femmes, une politique interdisant la discrimination, les mauvais traitements et les blessures infligées aux femmes. Elle a également mis sur pied le Programme de développement pour les Chinoises (1995-2000) qui fournit des directives générales quant à la représentation des femmes dans les médias. La mise en application de ces directives est contrôlée par l'Administration de la presse et des publications, tandis que le Conseil d'État surveille la mise en application des divers règlements. Toujours en Asie, la Malaisie a une clause à la Section 5 (Rôle des femmes) du Code de publicité pour la télévision et la radio. Cette clause précise en termes généraux que les hommes et les femmes doivent être représentés de manière positive comme participant et contribuant à la vie de famille, à l'économie, à la société et au développement du pays. Les ministères des Affaires sociales, du Commerce et de la Consommation et de la Santé contrôlent la mise en application de ce code. L'Inde, pour sa part, a adopté une loi interdisant la représentation indécente des femmes. Son principal objectif est de surveiller la représentation des femmes dans la presse écrite. Les personnes dont c'est la première violation doivent payer une amende et sont passibles d'une peine pouvant aller jusqu'à six ans de prison; toute violation subséquente est passible d'une amende plus sévère. Dans de nombreux pays d'Asie, les associations de journalistes ont leur propre code de déontologie et / ou des principes fondamentaux qui ne portent pas nécessairement sur la question des femmes mais sur l'éthique en général. Parmi celles-ci, on compte les associations de journalistes au Cambodge, en Indonésie, aux Philippines et en Corée du Sud qui ont leur propre code de déontologie que font respecter leurs comités de déontologie respectifs. Les associations d'éditeurs et de rédacteurs ont leurs propres principes fondamentaux de journalisme au Japon, en Indonésie et aux Philippines. Il existe des codes de pratiques pour les normes de programmation à la radio et à la télévision à l'intention des diffuseurs au Japon, aux Philippines et dans d'autres pays. Les annonceurs sont tenus par des principes éthiques en Indonésie, au Japon et en Malaisie. Dans certains pays d'Amérique du sud, le bureau du protecteur du citoyen (Ombudsman) est le seul organisme qui intervient lorsque des citoyens intentent une action pour sexisme dans les médias. En Argentine, le bureau du protecteur du citoyen de la ville de Buenos Aires est intervenu dans trois cas importants liés à la pornographie infantile, aux nuances sexistes dans les excuses présentées face à la violence contre les femmes dans une chanson populaire et à la publicité sexiste. Dans tous les cas, le bureau du protecteur du citoyen a appliqué les principes de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) qui, en Argentine, a statut de loi nationale. Alors que dans la plupart des pays de la région, les stations de radio et de télévision communautaires continuent à se battre pour obtenir un statut légal, il est bon de noter qu'en Colombie, une nouvelle loi sur la diffusion a été passée en 1998, légalisant les médias communautaires. Dans la région de la CEE, la politique du Canada en matière de sexisme dans les médias est mise en application par autoréglementation obligatoire, sous forme d'un partenariat entre le gouvernement, l'industrie des médias et les ONG. La programmation doit respecter des normes strictes qui complètent la Charte canadienne des droits et libertés. Toutefois, au Royaume-Uni, il existe plusieurs mécanismes de réglementation, établis indépendamment du gouvernement et relevant des termes des Broadcasting Acts de 1990 et de 1996, dont certains ont été renforcés dernièrement. La Broadcasting Standards Commission est la seule organisation qui couvre la télévision et la radio; elle offre un code de conduite faisant brièvement référence aux stéréotypes. Parmi les autres mécanismes en place, on compte le Committee of Advertising Practice, qui contrôle les publicités radiophoniques et télévisées et les autres formes de publicité. Un joueur essentiel pour les journaux est la Press Complaints Commission (PCC), un organisme indépendant établi « pour assurer que les magazines et les journaux anglais respectent le code de pratiques, rédigé par les éditeurs de journaux et de magazines, et adopté par l'industrie ». Le PCC reçoit les plaintes quant aux violations possibles du Code et statue sur ces plaintes; il fournit également des conseils généraux aux éditeurs sur des questions d'éthique.
VI. Questions actuelles
Conclusion En concluant cette évaluation, nous aimerions mentionner les contraintes et les limitations qui accompagnent nécessairement ce genre d'entreprise sur la mise en œuvre à l'échelle mondiale. Bien que nous soyons conscientes de l'immense diversité des situations en ce qui a trait aux médias, situations qui exigent diverses mesures d'amélioration, nous aimerions consigner deux des limitations majeures du PAB. La première est associée aux contraintes de la structure et des procédures de l'ONU qui rendent difficile la définition de mesures de responsabilisation que les États Membres sont obligés d'accepter. Nous nous rendons également compte que toutes les négociations et tous les engagements conclus sont imbus de politiques d'inclusion et d'exclusion. La seconde limitation se rapporte aux recommandations contenues dans le PAB qui supposent manifestement que toutes les régions, et de fait tous les pays, en sont au même stade de développement des médias. Bien que nous reconnaissions la nécessité de réunir divers pays en régions en fonction de leur emplacement géographique pour faciliter l'organisation et l'administration des rapports, nous estimons que cette approche ne permet pas d'aborder des questions spécifiques et contextuelles. Comme il a été dit, le processus de l'ONU n'a également pas inclus dans son exercice d'évaluation 'mondiale' les évaluations des processus régionaux, rendant donc les évaluations elles-mêmes, pratiquement, problématiques. Au niveau des gouvernements individuels, beaucoup plus doit être fait. Les gouvernements étant responsables devant leurs citoyens, les femmes du monde entier vont observer ce qu'ils font et exiger que leurs droits soient respectés. En reconnaissant les droits des femmes à être des partenaires à part entière et de plein droit dans les efforts de développement, ce rapport fait des recommandations clés aux gouvernements, à l'industrie des médias et au public. Recommandations
Représentation de la femme dans les médias
Politiques médiatiques
Prise de décision
Promotion et défense de la cause
Pour voir la version intégrale des rapports régionaux, visiter le site web de WomenAction <http://www.womenaction.org>. Notes explicatives:
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