Journal Quotidien No 0
4 juin 2000
WomenAction 2000 | Live @ the UNGASS!

 

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Depuis 25 ans, les femmes du monde ont embarqué dans un tourbillon de conférences. Cette session soulève quelques-uns des mêmes enjeux que la conférence de Mexico en 1975. Devaki Jain, écrivaine, militante et économiste féministe, insiste sur l'importance du mouvement des femmes en tant que force rassembleuse à l'échelle planétaire, afin de s'unir autour des enjeux de justice sociale. Il faut maintenant repolitiser le mouvement des femmes et l'éloigner d'une bureaucratie paralysant notre action.

 

Éditorial : Les ONG à la défense du Programme d'action de Beijing

Il n'est point exagéré de dire que beaucoup des ONG présents à la Session spéciale de l'Assemblée générale de l'ONU pour le suivi de Beijing se sentent frustrés par le processus. Depuis la Commission préparatoire (PrepCom) de mars dernier, la majeure partie de la communauté des ONG a dû suivre les négociations de loin et, en arrivant à New York, nous nous trouvons face à un processus en perte de vitesse. Pis encore, les formulations proposées par les gouvernements menacent d'affaiblir l'impact et le langage du Programme d'action de Beijing (PAB).

Cependant, les déléguées des ONG sont désormais à New York : c'est certainement le moment de faire savoir aux gouvernements que nous nous attendons à ce qu'ils nous livrent un document qui permettra aux femmes du monde entier d'accélérer la mise en œuvre de la PAB.

L'engagement de la communauté des ONG de faire du processus de suivi de Beijing un véritable pas en avant s'est déjà manifesté, en partie, à travers la production de rapports alternatifs. Ces rapports font une évaluation critique de la mise en œuvre de la PAB. D'ailleurs, le calendrier des ONG pour cette semaine montre que cet événement servira à bâtir des alliances et à développer des stratégies autour d'enjeux critiques afin de renforcer et de donner un élan au mouvement mondial des femmes.

Les déléguées des ONG présentes ont la responsabilité -- non seulement envers nos consoeurs qui ne sont pas ici, mais envers toutes celles et tous ceux qui soutiennent la PAB -- de saisir chaque opportunité qui se présentera d'exhorter les gouvernements de prendre des engagements forts par les mots qu'ils emploieront dans le Outcome Document et de ne pas accepter de mots ou de phrases qui puissent affaiblir les engagements pris à Beijing. Ceci pourrait vouloir dire que la présentation bien ordonnée des rapports alternatifs des ONG devra peut-être s'accompagner d'actions qui montrent l'esprit combatif du mouvement des femmes : des voix claires, fortes et inébranlables revendiquant une plus grande justice.

 

Les femmes tissent des espaces sur Internet

« Il me semble que les femmes ont un choix - renoncer à la toile ou commencer à la façonner elles-mêmes avant qu'elle ne devienne plus déformée. » (Shaping the Internet for global justice, Agenda No. 32, 1997, Agenda Editorial Collective)

Les réseaux de femmes ne sont pas nouveaux. Des réseaux sociaux, politiques, formels et informels existent depuis des siècles. La raison fondamentale qui motive leur existence est habituellement le partage d'informations. ABANTU for Development note que c'est souvent l'un des quelques outils librement accessibles aux femmes qui peuvent être marginalisées par les processus et les décisions qui affectent leurs vies.

Les réseaux ne fonctionnent pas dans l'isolement. Ils sont affectés par des environnements externes, souvent hostiles aux femmes d'Afrique. Celles-ci ne forment pas un groupe homogène, leurs réseaux sont diversifiés et complexes. Ces réseaux doivent relever les défis qu'entraînent des différences telles que la race, la classe, le lieu géographique, l'accès à des ressources essentielles telles que l'éducation, la terre, l'eau, les soins de santé et les systèmes de crédit. La communication électronique et l'accès aux nouvelles technologies de communication ne font pas exception : ils sont, eux aussi, directement influencés par la réalité sociale.

Le réseautage électronique a le potentiel de favoriser les liens entre les organisations, les structures et les projets. Les barrières géographiques et nationales peuvent être brisées. Internet remet en question la séparation du local et du global et rend accessibles des informations auxquelles nous n'aurions pas accès autrement. Les réseaux de femmes utilisent le potentiel offert par l'Internet pour lutter contre l'injustice faite aux femmes.

Comment les femmes et les groupes de femmes utilisent la communication électronique

Les réseaux de femmes emploient Internet de toutes sortes de façons : pour communiquer, trouver et partager de l'information, se donner du soutien, faire du lobby et militer, organiser des campagnes de solidarité et faire de la recherche afin d'obtenir un accès plus équitable aux nouvelles technologies de communication pour les femmes. Les usages pratiques incluent la diffusion de portraits alternatifs de femmes, équilibrés et équitables, l'échange de points de vue, d'expériences et de nouvelles avec les autres militantes féministes, la promotion de revendications locales, régionales et globales, la publication de contenus, la partage et la promotion du travail des organismes, l'accès et la diffusion d'informations à jour provenant de partout dans le monde.

La vitesse et l'instantanéité de la communication électronique en font un outil efficace pour les militantes quand elles ont à répondre à des enjeux qui requièrent une attention immédiate. L'Internet a une large portée et traverse les frontières nationales et géographiques et est particulièrement efficace quand des réactions urgentes sont nécessaires.

Voici des exemples d'utilisation d'Internet par les groupes de femmes :

  • Partage d'informations, solidarité, soutien
  • Lobby et militantisme
  • Recherche
  • Développement et diffusion d'informations
  • Réseautage global : traverser les frontières dans un but commun (le processus de Beijing en est un bon exemple !)
Chanter les louanges de la technologie n'est pas suffisant. Les femmes sont aussi en train de mettre en place des mécanismes pour soutenir et développer l'usage des nouvelles technologies par les femmes. Quelques-uns de ces mécanismes sont :
  • éducation et formation
  • intervention au niveau des politiques Internet
  • création de contenus locaux et indigènes
  • formation de filles à l'utilisation des nouvelles technologies
  • démocratisation de l'accès à l'information : l'utilisation des « nouvelles » et « anciennes » technologies
  • développement participatif : construire des sites Web ensemble
Étant donné la nature changeante des TIC, nous ne pouvons attendre sans rien faire et présumer que nous avons atteint un point où nous les comprenons et les utilisons de manière adéquate. Les réseaux sont changeants de par leur propre nature. Les femmes en Afrique relient la mise en oeuvre des TIC à la remise en question de réalités locales telles que la pauvreté, la violence sexuelle, les inégalités politiques, etc. et, globalement, à la construction de liens forts entre le mouvement des femmes en Afrique et dans le monde. La mondialisation est au cœur de ce type de réseautage. Les femmes africaines ont le choix d'entrer dans le réseau global ou de rester à l'extérieur en regardant un monde rétréci exclure l'Afrique, sans rien apprendre des enjeux vraiment africains. Tricoter des toiles est une affaire de mouvement. L'impact que nous avons sur les questions de justice sociale dépend de notre agilité à faire notre chemin au travers des toiles existantes en y dessinant nos propres lignes.

L'usage d'espaces électroniques est un exemple de la manière que les femmes rendent élastiques les frontières et divisions qui leur permettent de travailler en réseau, de s'organiser et de changer le monde.

Jenny Radloff et Sonja Boezak APC-Africa-Women

 

Pour un monde inclusif
Irene León/ ALAI/WA2000

Le mouvement des femmes est une force des plus puissantes qui a amené l'humanité vers des changements importants dans les relations entre les sexes. Au cours du dernier quart de siècle, l'ONU a été appelée à reconceptualiser les droits et à créer des mécanismes pour leur mise en œuvre. Cet organisme fait preuve d'une certaine ambivalence lorsque, d'un côté, il reconnaît des droits et, de l'autre, opte pour des politiques qui les entravent. Plusieurs aspects des progrès réalisés par les femmes se trouvent devant cette contradiction.

 

Contributions

Pour soumettre articles et autres contributions à ce journal, aux sites Web et aux listes de distribution, envoyez un message à news@womenaction.org

Équipe: Dafne Sabanes Plou (editor), Sonja Boezak, Mavic Balleza, Irene Leon, Anne Walker, Lenka Simerska, Malin Bjork, Thais Aguilar, Sonia del Valle, Maria Eugenia Miranda, Cheekay Cinco
Traductrices: Sharon Hackett, Nicole Nepton, Roxanna Sooudi
Photographes: Lin Pugh, Anoma Rajakaruna, Maria Suarez
Design et mise en pages: John Napolitano
Politique éditoriale : WomenAction est un réseau mondial d’information ayant comme but à long terme l’empowerment des femmes en accordant une attention spéciale aux questions des femmes et médias. Ceci est un journal indépendant et trilingue qui apporte une refléxion critique sur les activités de la Session spéciale afin d’exprimer les opinions et de stimuler les débats.

 


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